Stocker l’énergie verte : les nouvelles technologies à surveiller
Quelles technologies pour stocker l’énergie renouvelable ? Batteries, air comprimé, hydrogène... Tour d’horizon des solutions clés de demain.
La transition vers les énergies renouvelables est en marche. Solaire, éolien, hydraulique… ces sources d’énergie propres n’émettent pas de CO₂, mais elles présentent un défi majeur : elles sont intermittentes.
Le soleil ne brille pas la nuit, le vent ne souffle pas en continu. Résultat : pour garantir une fourniture d’électricité stable et éviter le gaspillage des excédents, le stockage de l’énergie devient stratégique.


Pourquoi le stockage devient indispensable
Actuellement, moins de 5 % de l’électricité mondiale est stockée. Pourtant, sans solutions efficaces, les réseaux doivent souvent recourir à des centrales fossiles pour pallier les creux de production.
Le stockage permettrait :
d’absorber les pics de production solaire ou éolienne,
de lisser la consommation sur 24h,
d'accroître l’autonomie énergétique des bâtiments et des territoires,
et à terme, de s’affranchir totalement des énergies fossiles.
Un enjeu clé pour le futur énergétique
Quelles sont les grandes technologies de stockage ?
1. Les batteries lithium-ion
Déjà bien connues, elles équipent nos smartphones, voitures électriques… et certaines centrales solaires.
2. Les batteries à flux
Avantages :
Technologie éprouvée, adaptable.
Bonne densité énergétique.
Moins répandues, ces batteries utilisent des liquides électrolytiques stockés dans des réservoirs externes.
Atouts :
Longue durée de vie (jusqu’à 10 000 cycles).
Sécurité accrue, facile à recycler.
Idéal pour : installations stationnaires (réseaux locaux, écoquartiers, etc.)
Limites :
Dépendance au lithium, cobalt (impact environnemental et géopolitique).
Durée de vie encore limitée.
3. Le stockage thermique
Ici, l’énergie est stockée sous forme de chaleur (dans du sel fondu, de la roche, etc.), puis restituée sous forme d’électricité ou de chauffage.
Exemple : certaines centrales solaires concentrées utilisent des cuves de sel à 500°C pour produire de l’électricité la nuit.
Inspiré des barrages hydroélectriques, il s'agit de soulever des masses (bloc de béton, sable, eau…) quand l’énergie est excédentaire, puis de les relâcher pour produire de l’électricité via une turbine.
Entreprises à suivre : Energy Vault (Suisse), Gravitricity (Écosse)
4. Le stockage gravitaire
5. L’air comprimé
L’excédent d’électricité est utilisé pour comprimer de l’air dans des cavités souterraines. Lorsqu’il est relâché, il alimente des turbines génératrices.
Déjà expérimenté au Canada, en Allemagne et en Chine.
Des innovations à surveiller de près
Les batteries solides : plus sûres, plus compactes, sans liquide inflammable. Toyota, QuantumScape, CATL y travaillent.
Le stockage par volant d’inertie : une masse tournante stocke l’énergie mécaniquement. Très réactif, idéal pour équilibrer les réseaux.
Les microstockages domestiques : Tesla Powerwall, Sonnen, etc. pour alimenter une maison avec sa propre production solaire.
Derrière ces technologies, c’est un nouveau modèle énergétique décentralisé qui se profile. Chaque bâtiment, entreprise ou quartier pourrait produire, stocker et consommer sa propre énergie.
Un monde où l’énergie circule intelligemment, où les pics sont absorbés localement, et où les coupures deviennent rares voire inexistantes.
Stocker local, penser global
🇫🇷 Et en France ?
EDF teste des batteries de grande capacité en Corse et en Guyane.
Le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) développe des batteries au sodium, moins polluantes.
Plusieurs villes (Bordeaux, Grenoble, Montpellier) investissent dans le stockage pour sécuriser leurs réseaux publics.
Le stockage de l’énergie verte n’est pas un luxe : c’est une condition de réussite pour la transition énergétique. Si les défis sont nombreux – coûts, recyclabilité, sécurité – les progrès technologiques sont rapides, et les investissements croissants.
Qu’il s’agisse de batteries domestiques, de solutions industrielles ou d'innovations de rupture, stocker l’énergie propre est devenu une course mondiale, où chaque avancée rapproche un peu plus d’un avenir sans carbone.